




Chapitre 2
À l'âge de dix-sept ans, étant la princesse de la mafia et la fierté et le symbole de notre communauté, j'avais maîtrisé l'art de craquer pour Cyrus sans que personne ne le remarque et à distance. Car en grandissant, j'ai réalisé que personne ne trouvait mignon mon petit béguin pour Cyrus et qu'il était temps que je m'en débarrasse.
J'ai essayé, ou ai-je vraiment essayé d'oublier Cyrus avec ses cheveux courts et noirs si lisses que je pouvais les sentir avec mes yeux, ses yeux sombres et tranchants qui étaient devenus plus distants et cruels au fil du temps, sa mâchoire acérée et ses sourcils qui semblaient avoir été taillés bien qu'ils ne l'étaient pas.
Il avait le sourire le plus condescendant qui me rendait absolument folle. Son corps avait été sculpté et bien défini au fil du temps, il n'était plus le petit garçon et on pouvait le deviner en écoutant sa voix. Il avait une voix grave et apaisante que je connaissais par cœur, je pouvais dire qu'il parlait même si c'était un chuchotement.
Je dois admettre que même si je faisais semblant d'être fière et au-dessus de Cyrus, quand j'étais seule, je devenais sa petite espionne. Je suivais sa vie alors que j'étais la dernière chose à laquelle il pensait. Je savais où sa future femme allait à l'école, son âge, où elle aimait traîner, etc., etc. Elle avait deux ans de moins que moi, donc quinze ans. C'est insensé d'être jalouse d'une petite fille mais je l'étais, même si je savais qu'ils ne s'étaient jamais rencontrés et qu'ils n'avaient aucun sentiment l'un pour l'autre. Je savais que Cyrus ne voulait pas l'épouser mais qu'il le ferait et cela me rendait folle.
Cullen était mon meilleur ami mais il y avait maintenant un mur entre nous appelé la réalité. C'est-à -dire qu'il était un homme et j'étais une femme, autant notre amitié était toujours vivante et bien, nous ne pouvions pas surmonter cette réalité dans notre monde. Il avait ses obligations et ses règles et j'avais les miennes, bien que les miennes étaient de paraître jolie et pétillante jusqu'à ce que je sois mariée. Il avait maintenant des secrets et nous ne pouvions plus parler de tout mais il était toujours mon meilleur ami et mon plus un, je sais que je peux toujours compter sur lui pour être là et je l'aimais.
Pour des raisons évidentes, je ne pouvais pas dire à Cullen mon engouement pour son frère et comment cela me tuait à l'intérieur. Premièrement, c'était son frère et deuxièmement je sais qu'il déteste mon béguin pour son frère et je sais qu'il sait que j'ai toujours un béguin pour Cyrus parce que parfois quand je regarde Cyrus, je me tourne vers Cullen et il me regarde d'une manière étrange et un peu en colère.
Dieu merci, il ne dit jamais rien et me laisse faire. Je suis une déception, je sais. Même si nous étions toujours meilleurs amis, Cullen avait maintenant de nouveaux amis, ses camarades avec qui il allait être intégré dans la famille. Tony et Frank, les nouveaux copains de Cullen, et c'est ainsi que j'ai rencontré Aria.
Aria était quelque part entre deux mondes, ce qui signifie qu'elle en savait juste assez pour ne pas nous causer de problème. Bien que certains la considèrent comme l'une des nôtres, elle ne l'était en réalité pas. Son père l'avait eue hors mariage avec une Américaine avant de se marier avec sa femme italienne.
Elle est considérée comme une bâtarde par beaucoup et mal vue puisqu'elle n'a pas de sang italien pur et a été élevée en dehors de notre monde. Son père l'avait tout de même reconnue, donc il devait s'occuper de sa fille. Elle a vécu avec sa mère jusqu'à ses seize ans, puis est venue vivre avec son père et sa famille.
Elle apprend encore les règles, je suppose, mais comme elle ne vient pas de notre monde, elle connaît des choses d'adultes comme embrasser des garçons et avoir des rapports sexuels oraux. Elle est plus libre de sa sexualité, et c'est pour ça que je l'aimais tant. Nous avons toujours été dans la même école mais jamais dans le même cercle, jusqu'à ce qu'elle rejoigne l'équipe de cheerleading et qu'on découvre qu'on pouvait se supporter.
J'ai enfin trouvé quelqu'un à qui parler de mon éternel béguin pour Cyrus sans douter de moi-même. Aria me parlait des garçons qu'elle avait embrassés et avec qui elle avait été un peu plus loin à l'école, et je lui racontais mes rencontres avec Cyrus, qui étaient rares maintenant puisqu'il ne vivait plus chez ses parents. Il avait déménagé à dix-neuf ans et j'avais pleuré toute la nuit. Je pouvais toujours le voir lors du dîner familial du dimanche, un incontournable dans la famille Cinnati. J'ai toujours veillé à y faire une apparition, comme je l'avais fait toute ma vie, et il était là , m'ignorant tout le temps.
Mais j'avais maintenant une amie et je vivais par procuration à travers elle. Mon père aurait une crise cardiaque si je devais embrasser un garçon et qu'il le découvrait, sans parler de Cullen. Il était mon ami mais agissait comme mon grand frère quand un garçon essayait de flirter ou de me donner un peu d'attention, ce qui me rendait folle. Aria trouvait ma relation avec Cullen bizarre, selon ses mots "il agit comme ton meilleur ami, ton frère et ton petit ami tout en un, c'est fou".
"Il n'agit pas comme mon petit ami," je l'ai immédiatement contredit. Personne ne m'avait jamais dit ça auparavant. J'étais mortifiée.
"Je vais laisser passer toutes les autres petites choses et viser la plus importante."
"Laquelle?"
"Chaque fois que tu passes la nuit chez lui, tu dors dans sa chambre. Toute la nuit. Vous vous blottissez même."
"Oui, je sais. Sa mère m'a fait une chambre là -bas, mais je me retrouve toujours dans son lit. J'aime être dans son espace, ça me réconforte." Elle me regarde d'un air interrogateur. "Quoi? C'est parfaitement normal, ce n'est pas comme si c'était un secret ou quoi que ce soit. J'y dors depuis aussi longtemps que je me souvienne."