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6. Éric Bellini

« Putain de… verrou, merde », jura Eric en appuyant frénétiquement sur le bouton de son porte-clés, satisfait lorsque la voiture se verrouilla enfin. L'Alpha ne pouvait plus attendre de rentrer chez lui. Il enfonça les clés dans sa poche, passant l'autre main dans ses cheveux, heureux d'être enfin chez lui. Il était plus tard qu'il ne l'avait pensé, mais son travail était essentiel, et il y avait des choses auxquelles il ne pouvait tout simplement pas renoncer, même s'il en avait souvent envie.

Il remonta l'allée et déverrouilla la porte d'entrée, enlevant ses bottes noires en fermant la porte derrière lui, remuant ses orteils un instant. Un soupir s'échappa de ses lèvres alors qu'il enfonça ses pieds dans la moquette moelleuse pour laquelle il avait payé une fortune. L'entreprise allait décoller dans quelques mois.

Pour Eric, rien n'était plus agréable que de rentrer chez soi après une journée stressante et de se détendre, se mettre à l'aise dans des vêtements confortables et s'affaler sur le canapé, en laissant quelque chose de banal tourner en fond à la télévision.

Cependant, l'Alpha réalisa que la maison était étrangement silencieuse, mais il n'y pensa pas trop. Il accrocha sa veste et défit le haut de sa chemise, exposant son tatouage de meute sur la poitrine, l'air de leur maison étant chaud. Sans y réfléchir davantage, ses jambes le portèrent vers l'escalier et il commença à monter lentement, son corps fatigué et son esprit encore en ébullition après une journée infernale.

C'est alors qu'il entendit ce bruit.

L'Alpha se réveilla en sursaut. Il regarda autour de lui pour se rendre compte que ce n'était qu'un autre cauchemar. Eric tira sur ses mèches, sentant l'humidité sur les bords avant de réaliser qu'il s'était assoupi avec la bouteille d'alcool serrée contre sa tête. Son visage se transforma en une expression de dégoût.

Il se redressa, plissant les yeux à la lumière du soleil filtrant à travers les rideaux. À quoi servaient-ils alors ? pensa l'Alpha en soupirant. Se frottant les yeux, il les laissa errer vers sa table de chevet pour remarquer que son téléphone vibrait encore. Cela faisait la millionième fois cette semaine. Il savait qu'il ne pouvait pas fuir ses responsabilités indéfiniment.

En s'adossant, il composa son contact d'urgence.

« Adrian ? » souffla-t-il.

Son meilleur ami de l'autre côté ricana, « Content de savoir que tu es en vie et que tu respires. »

« Ta sollicitude pour moi est si touchante. »

Eric sentit toujours ses lèvres se tordre. Il savait que sa disparition inquiétait ses meilleurs amis, mais il n'avait aucun contrôle sur la situation. La dernière chose qu'il voulait, c'était que ses amis ramassent les morceaux. Il est meilleur que ça et aussi plus fort.

« J'essaie » répliqua Adrian sèchement.

« Je reviens demain » murmura Eric, serrant le téléphone plus fort que nécessaire.

« Super ! Tu veux que j'organise un défilé en ton honneur alors ? »

« Je ne serais pas contre. »

« T'es un enfoiré » aboya Adrian.

« Venant de toi, c'est un énorme compliment. »

« Ce n'est pas drôle, Eric ! Tu n'as pas répondu à tes appels du tout. Pas un seul message. Tu sais à quel point nous étions inquiets ? »

L'Alpha tordit ses lèvres. Il ne voulait inquiéter personne mais c'est ce qui s'est passé. Le téléphone à son chevet était silencieux depuis quelques jours, seulement branché au chargeur pour des urgences. Pas une seule fois il n'avait vérifié son téléphone. Cela ne ferait que le rendre encore plus coupable.

« Je m'excuse. Je vais me rattraper auprès de vous deux. »

« Dis-moi quelque chose de nouveau. »

Eric changea rapidement de sujet. « Mets-moi à jour sur ce qui s'est passé ces derniers jours. »

Il y eut une pause avant qu'il n'entende le ton excité de son partenaire. L'Alpha se redressa, alerté par le changement soudain.

« Nous avons trouvé une assistante personnelle. Elle a commencé hier et celle-ci... elle est là pour rester. »

Eric leva les yeux au ciel. Impossible. Adrian avait dit la même chose de la dernière. Elle avait tenu un mois avant de demander à Eric de la nouer et de faire d'elle sa compagne. Il avait accepté la première offre, et elle s'était fâchée quand l'Alpha avait dit qu'il ne remplirait pas la seconde.

« D'accord, on verra. »

« Non, je suis sérieux cette fois. Elle pensait vraiment que ce serait toi qui l'interviewerais à cause de son oncle... »

Eric l'interrompit à mi-chemin, les sourcils levés et les lèvres serrées. « Attends, comment elle s'appelle ? »

« Alyssa Rivers. Elle a dit que son oncle avait déjà parlé avec toi de son job. »

Puis ça lui revint. Oui. Il avait reçu un appel la semaine dernière d'un de ses clients recommandant sa nièce avant qu'il ne se retire dans sa cabane privée au milieu de nulle part. Ça lui était sorti de l'esprit.

« Oui. Ça m'a échappé mais vous avez vérifié qu'elle était qualifiée pour le poste ? »

Adrian renifla. « Ne t'inquiète pas, nous ne pensons pas tous avec nos queues. »

Eric grimaça. Faire l'amour avec des assistants trois fois, et on ne vous laissera jamais tranquille.


L'Alpha entra dans le hall du bâtiment AVANT. C'était un samedi matin lumineux comme les autres, la rue était calme, mais dès que vous passiez les portes vitrées du bâtiment de la maison de disques, vous vous trouviez au milieu d'un tourbillon chaotique de bavardages et de commotions.

« Bonjour, Monsieur Bellini » ronronna la réceptionniste, ses yeux pétillant alors qu'il lui jetait un bref regard.

Eric regarda la jeune femme à côté de lui ; elle portait ses cheveux relevés en chignon serré avec une robe moulante noire et des collants noirs.

« Bonjour, Mademoiselle Day »

« Je suis tellement contente de vous revoir. »

Il hocha la tête, appuyant sur l'ascenseur pour éviter d'avoir une conversation avec elle.

« Avez-vous entendu parler de la fête d'Adam ce week-end ? J'espère que nous pourrons y aller ensemble. »

Adam était leur manager. Il n'avait aucune idée de sa fête, et Eric s'en moquait.

« Je ne vous paie pas pour bavarder. Concentrez-vous sur votre travail » la renvoya-t-il.

Elle hocha la tête de manière abrupte et retourna à son travail. L'Alpha en avait assez de ses tentatives maladroites de flirter avec lui. Il regrettait d'avoir dansé avec elle au club cette nuit-là. C'était une erreur due à l'alcool, si seulement elle s'en était rendu compte plus tôt.

Ne vous méprenez pas, il avait été un citoyen modèle depuis le jour de sa naissance, n'ayant jamais rien fait de mal. Il était un élève studieux à l'école, avait terminé en tête de sa classe à l'université et avait excellé dans sa vie professionnelle, ce qui l'avait conduit à devenir PDG.

La position qu'il occupait comportait de nombreux avantages, l'un d'eux étant l'attrait des omégas pour lui. Ce n'était pas qu'il n'appréciait pas l'attention, mais cela devenait excessif. Ils en attendaient trop également.

Son objectif était sa carrière, et il avait travaillé dur pour en arriver là où il était aujourd'hui. L'Alpha ne risquerait certainement pas de tout gâcher pour un oméga.


Eric se tenait à la fenêtre, le dos tourné vers la porte. Il était dans son bureau privé. Bien que les trois partagent un bureau, ils ne l'utilisaient que pour les réunions ou pendant le déjeuner. L'Alpha inspira profondément en entendant un coup sec à sa porte. Ce parfum enivrant fit rouler ses yeux en arrière.

« Entrez. »

Il entendit le bruit de la tasse déposée sur son bureau et attendit patiemment. L'homme se retourna seulement pour entrouvrir les lèvres.

Alyssa était magnifique avec ses yeux bleu colombe et ses cheveux brun foncé. Elle avait une bouche ronde, les lèvres roses gonflées lui faisant penser qu'elle devait les mordre souvent. Il ne put s'empêcher de remarquer ses mains frêles croisées devant elle. Son costume moulait son corps comme une seconde peau, mettant en valeur ses courbes délicieuses. Pas étonnant qu'Adrian ne puisse pas arrêter de parler d'elle.

« Alyssa Rivers ? » La voix d'Eric était un peu rauque mais autrement douce. Son visage et sa posture respiraient le pouvoir et l'assurance.

Elle déglutit bruyamment. « Euh... oui, monsieur. »

Son sourire s'élargit alors qu'il contournait le bureau, ses yeux examinant la petite oméga timide devant lui. L'Alpha se sentait comme un prédateur approchant sa proie alors que le parfum devenait plus intense. Une chaleur s'enroulait dans son estomac, mais son visage restait impassible. Qu'y avait-il en elle qui lui donnait envie de tout laisser tomber et de la protéger ? Ce sentiment était si étranger qu'il le mettait en colère.

Il retourna à son bureau et ouvrit un tiroir, en sortant une grande pile de dossiers.

« Mon associé m'a parlé de vous. Triez et organisez ceci, » exigea Eric. « Corrigez également toutes les erreurs que vous trouverez. Je m'attends à ce que cette tâche soit terminée d'ici ce soir. »

Elle faillit rester bouche bée. Ses yeux passaient des dossiers à lui.

Il remarqua la couleur disparaître de son visage alors qu'elle restait figée sur place. « Qu'est-ce qui ne va pas, Mademoiselle Rivers ? Ce n'est pas assez difficile ? »

L'Alpha lui renvoya ses propres mots. Elle secoua la tête et força un sourire crispé.

« Je peux le faire, Monsieur Bellini, » dit-elle entre ses dents serrées.

Ses narines se dilatèrent en voyant la manière dont elle le regardait si audacieusement. Très bien. Si elle voulait un défi, il pouvait lui en donner un.

« Bien » Eric lui pratiquement fourra les papiers dans les bras, la faisant reculer un peu sous le poids des documents.

« Au travail » L'oméga hocha la tête, lui lançant un regard noir.

Alors qu'elle se retournait pour partir, il l'arrêta. « Oh, et Mademoiselle Rivers, merci pour le café. J'espère qu'il est exactement comme je l'aime, sinon je devrai vous demander une autre tasse. »

Elle lui adressa un sourire faux avant de sortir, marmonnant quelque chose sous son souffle.

Ça va être amusant. Il sourit.


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