




Chapitre 6
Je lance ma tĂªte en arrière, donnant un coup de tĂªte Ă mon agresseur. Sa prise se desserre—je me libère—il arrache la cagoule de ma tĂªte. Il aperçoit mon visage. J'esquive un crochet du droit, lançant mon poing dans son estomac, il se plie en deux. Sautant de ma jambe arrière, je l'abats avec un coup de pied en croissant.
Je m'élance hors de la pièce, laissant mon ombre derrière moi.
« Nom de Dieu, ma sœur ! » Calum exulte dans mon oreille. « Tu viens de lui faire un Shang-Chi ! »
« Pas maintenant ! » je crie. « Fais-moi sortir d'ici. »
« Deuxième tango, droit devant. »
Mes oreilles se concentrent sur le bruit saccadĂ© des bottes rĂ©sonnant devant et derrière. Le deuxième apparaĂ®t dans l'embrasure de la porte. Je continue de courir. Il fonce sur moi comme un taureau et je suis juste couverte de rouge. Je jette un coup d'Å“il au plafond. Mon instinct prend le dessus sur ma peur, et l'entraĂ®nement aide Ă l'exĂ©cution. Je me propulse dans les airs, attrapant la barre d'acier incrustĂ©e dans le plafond. Avec l'Ă©lan gĂ©nĂ©rĂ©, je balance mon corps, projetant mes bottes de combat dans sa poitrine—son dos frappe le sol—je lĂ¢che prise et mes bottes touchent le sol, Ă quelques centimètres de sa tĂªte.
« Troisième bogey à neuf heures. Va à droite. »
Je me jette Ă droite.
« À gauche. »
Je fuis Ă gauche.
« L'Ă©quipe de Gaza doit Ăªtre lĂ dans quelques minutes. » Son cri empreint de peur rĂ©sonne dans mon crĂ¢ne. « DĂ©pĂªche-toi ! »
Peu de temps après, j'atteins le salon par l'entrĂ©e arrière d'oĂ¹ je suis entrĂ©e. Je me prĂ©cipite dehors. Je saute par-dessus la rambarde, descendant Ă toute vitesse le quai et sortant des docks. L'adrĂ©naline inonde mon système comme une drogue. La camionnette de reconnaissance est Ă l'extĂ©rieur, prĂªte pour l'exfiltration; phares allumĂ©s, moteur grondant. La porte latĂ©rale est grande ouverte. Je me jette Ă l'intĂ©rieur et la camionnette dĂ©marre en trombe, dĂ©valant la route. Je me fraie un chemin jusqu'Ă la porte ouverte. Je la claque, titubant vers l'avant et m'effondrant sur le siège passager, tirant sur la ceinture de sĂ©curitĂ© jusqu'Ă entendre ce clic.
« Tu es incroyable— »
« Je ne me lasse jamais de l'entendre. »
« —aussi stupide que tu es ! Laisse-moi finir la prochaine fois. »
Il effectue une série de virages serrés, les pneus crissant dans la nuit.
Calum secoue la tĂªte comme si son cou Ă©tait cassĂ©. « J'espère que ça valait le coup. Vraiment. Parce qu'ils savent maintenant que quelqu'un les observait. Maintenant, on a une bande de criminels de haut niveau probablement Ă la recherche de la fuite qui a compromis leur rencontre secrète. J'ai Ă©videmment effacĂ© les images— »
Une terreur soudaine anéantit mon énergie. « Merde. » Je plonge mes doigts dans mes cheveux, enroulés par les boucles.
« Merde ? » La tĂªte de Calum se tourne de cĂ´tĂ© Ă plusieurs reprises, me lançant des regards fiĂ©vreux. « Merde quoi ? Merde, qu'est-ce que tu as fait ? »
« En plus de voler à l'un des chefs de cartel les plus redoutés au monde ? » Je retire mes mains pour le regarder. « Un de ses hommes... il m'a vue. »
Lorsqu'il prend pleinement conscience de mon apparence visible. Sa main serre le haut du volant, Ă plusieurs reprises, l'autre s'y accrochant Ă s'en blanchir les jointures.
« Tu es foutue—nous sommes foutus ! » Il vĂ©rifie Ă nouveau le rĂ©troviseur, secouant la tĂªte. « On doit bouger... c'est tout. On vivra sous une nouvelle identitĂ©. Juste toi et moi—aller quelque part oĂ¹ il ne nous trouvera jamais. »
« Tu connais Elon Musk ? Parce qu'alors on aura besoin d'une fusĂ©e pour Mars. » Le sarcasme imprègne chaque mot. « Parce que tu sais qu'il n'y a nulle part sur cette terre que Dieu a faite oĂ¹ ils ne peuvent pas nous trouver. Chaque tĂ©moin prĂªt Ă tĂ©moigner contre lui, relocalisĂ© Ă travers le monde, a Ă©tĂ© retrouvĂ© mort Ă l'arrivĂ©e. »
« Donc tu dis qu'on est déjà morts ? » La peur et la colère bouillonnent dans sa gorge. « Qu'on ne peut rien faire d'autre que s'asseoir et attendre que ses sbires nous tuent dans notre sommeil ? »
« Pas... pas si on l'attrape en premier. »
« L'attraper en premier ? » La salive vole de sa bouche. « Tu t'es cognĂ© la tĂªte en sortant ? Les agences d'application de la loi lĂ©gitimes, FBI, CIA. Tu les nommes. N'ont pas pu l'atteindre. Et tu penses que tu peux ? Tu te prends pour la fille de Liam Neeson ? »
« Tais-toi ! » Mes yeux se ferment une seconde. « Écoute, on a quelque chose qu'aucun d'eux n'a. » Je tapote la sangle de mon sac à dos. « Des preuves. »
« Tu ne sais pas ce qu'il y a là -dedans. »
« DĂ©couvrons-le, » dis-je rĂ©solument. « S'il le gardait dans le coffre, cachĂ© dans un compartiment secret. Crois-moi, ça doit Ăªtre quelque chose. »
Calum et moi nous précipitons à l'intérieur.
Il utilise tous les verrous de la porte. Toutes les lumières Ă l'intĂ©rieur sont Ă©teintes, sauf celles de la cuisine et de la salle Ă manger. Ma mère fait ça quand je rentre tard et qu'elle est trop fatiguĂ©e pour m'attendre. Nous nous prĂ©cipitons dans la salle Ă manger et Calum se dirige directement vers la fenĂªtre en arc, Ă©cartant le rideau du coin pour jeter un coup d'Å“il dehors.
Je retire le sac Ă dos, en sortant le livre qui ressemble Ă celui de Narnia. Je le laisse tomber sur la table.
Calum s'éloigne et vient se placer à côté de moi. "Je dors ici ce soir."
"Tu n'es vraiment pas obligé—"
"Hé." Sa main se pose sur mon épaule. Puis elle glisse derrière ma nuque, son pouce caressant ma peau. "Non négociable... d'accord ?"
Je hoche la tĂªte brusquement.
"Au moins, je pourrais donner à ta mère les petits-enfants qu'elle demande."
Je repousse sa main. "Ce n'est pas le moment pour des blagues."
Nous concentrons tous deux notre attention sur le livre.
"Wow... on dirait quelque chose que tu trouverais à la bibliothèque de Poudlard."
La couverture rigide ne porte aucune inscription, sa surface est une Ă©nigme silencieuse. Elle est recouverte de cuir robuste. Des plaques d'or ornent la reliure et les bords, scintillant doucement Ă la lumière. Les accents dorĂ©s tracent une forme de X sur les couvertures avant et arrière, leurs lignes prĂ©cises et dĂ©libĂ©rĂ©es. Le cuir, frais et souple au toucher. Je regarde Calum, qui hoche la tĂªte pour m'encourager.
"J'ai failli mourir pour ce livre," je murmure. "Il a intĂ©rĂªt Ă en valoir la peine."
Je l'ouvre, examinant les pages. L'Ă©criture Ă l'intĂ©rieur est formatĂ©e de manière Ă©trange. Je parcours lentement le livre. Les inscriptions diffèrent. Certaines pages contiennent une collection de transactions de compte. Chaque compte a un solde d'ouverture ou reportĂ©. D'autres pages ont des noms et des dates, mais c'est incomplet, comme si quelqu'un s'Ă©tait arrĂªtĂ© Ă mi-chemin. Pourtant, le livre est terminĂ© jusqu'Ă la fin.
"Qu'est-ce que je regarde ?"
"On dirait qu'il manque des parties mĂªme si c'est fini." Calum feuillette quelques pages. "Ça n'a pas l'air alĂ©atoire. C'Ă©tait intentionnel... c'est structurĂ©... les noms... les dates... les chiffres."
"ArrĂªte." Je rĂ©oriente le livre, revenant en arrière de deux pages. "Regarde lĂ ."
Mon doigt trouve la section centrale qui comporte une série de chiffres de un à cinq chiffres. Certains sont complets, d'autres sont incomplets avec un ou deux chiffres manquants.
"Je reconnais ceux-là . Ce sont des numéros de matricule."
Calum me regarde, les yeux écarquillés. "Comme un numéro d'identification de force... celui qui identifie un policier ?"
"Et possiblement des agents d'autres agences de sĂ©curitĂ©." Je hoche la tĂªte gravement. "J'en ai vu assez."
Calum s'éloigne les mains sur les hanches, fixant le sol. "Tu dis que Gaza a des flics ou des agents véreux sur sa liste de paye ?"
Je ferme le livre soigneusement. "Pas vraiment surpris."
"Non, c'est bien pire." Il se tourne vers moi. "C'est probablement comme ça qu'il a été informé d'un témoin, ou chaque fois que les fédéraux s'approchaient trop de son opération. Il avait quelqu'un, on ne sait pas combien, à l'intérieur pour lui donner un coup de pouce à chaque fois. Ça veut dire qu'on ne peut faire confiance à personne avec ça. Ils pourraient aller directement voir Gaza et nous livrer sur un plateau d'argent." Il siffle doucement. "Ce livre est la boîte de Pandore."
Je pose mes mains sur le bord de la table, baissant la tĂªte.
"On doit prévenir James."
Je relève la tĂªte brusquement.
"Pas tout, juste qu'on a Ă©chouĂ©. En partie. Il n'a pas besoin de savoir pour le livre." Il libère un lourd soupir. "En attendant, il peut nous fournir de la sĂ©curitĂ©. Toi et ta mère devez Ăªtre protĂ©gĂ©s. Pour l'instant... on dort et on fait comme si tu n'avais pas juste volĂ© l'un des hommes les plus dangereux de la planète."
Je prends le livre avec un soupir, me dirigeant vers les escaliers, Calum me suivant de près.
Je m'arrĂªte, me retournant brusquement. "Le canapĂ©," je pointe vers le salon, "c'est par lĂ , mon pote."
"Allez." Il me lance un sourire malicieux. "Combien de soirées pyjama avons-nous eues ?"
Je croise les bras, le fixant avec une expression sérieuse.
"Je serai le parfait gentleman, je dormirai mĂªme par terre." Il lève la main droite pour le jurer, l'autre sur son cÅ“ur. "Je veux juste..." un moment grave chasse toute trace de malice de sa voix et de son visage. "... j'ai besoin de m'assurer que tu es en sĂ©curitĂ©."
D'accord, c'était mignon. Je reprends, montant les marches.
"Mais bon sang ce—"
"Tu ferais mieux de ne pas—"
Il me donne une tape sur les fesses. Fort. "—cul !"
"ArrĂªte—"
Accélérant, je monte le reste des marches en courant.
"ArrĂªte, tu vas rĂ©veiller ta mère."